Anatomie des Vagues

Sud de la France entre Aix-en-Provence, Marseille, La Ciotat, le roman prend place.

Stéphan Sanchez, libraire côté ville, récompensé aussi par le Prix Spécial du Jury du Grand Prix Littéraire de Provence en 2019, entre autre, signe ici, une histoire adrénaline fois mille.

« Anatomie des Vagues » serait un peu comme ces romans empreints d’humanité, au regard franc, aux protagonistes parfois névrosés et dans les errances des turpitudes.

Ici, c’est ce pictural avec en prime une écriture loyale, posée, qui sait mener son petit monde dans les affres de la vie. Sournoises ou résolument insistantes qui bousculent les personnages, en l’occurrence, Fiona.

En balade avec son compagnon, face à la mer, en solitude liane. Elle s’endort. Durant son sommeil, son compagnon disparaît. Tout semble immobile. La serviette de plage, le décorum de la détente. Rien ne peut faire penser au pire. Sauf que Florian est absent. Le vide abyssal. La mer semble étreindre le secret. Elle cherche des yeux dans l’« Anatomie des Vagues », Florian. Inquiète, douteuse, elle est en proie à la violence du basculement. Plus que ce départ dont elle et on ignore la destination, Florian est par la police nommé : porté disparu.

Floria va vivre des jours terribles. Entre les cauchemars, les visions de Florian qui subrepticement l’approche. Le roman habile et indicateur est un lever de voile sur les fantasmes, les questionnements et les erreurs d’interprétation. Qui était véritablement Florian ? Quel homme ? Où-est-il ?

Fiona se terre, biche aux abois, dans ses violences intérieures. Professeur d’arts plastique et écrivaine côté cour, jeune femme renfermée dans ses folies intestines.

Mais l’étau se resserre. Stéphan Sanchez dresse un tableau tragique. Il déroule une trame frénétique, palpitante et sombre. Au-delà de ce roman, une double lecture somme le lecteur à l’écoute. Les épreuves implacables, fléau identitaire, même Fiona se pressent sur le fil tangible des troubles psychologiques. Elle ne sait plus. « Anatomie des Vagues » étonnamment arborescence, ressacs et embruns, est l’idiosyncrasie d’êtres en quête de réalisation. Ce pourrait être un drame. Mais sa haute intelligence, son intuition le détourne de cette voie. C’est la grâce des fragilités intérieures qui remporte la palme. Les initiations à la vie sont dans ce filigrane absolument réel, une course contre la montre. Il faut prendre le temps de s’arrêter sur les entrelacs des pressentiments, des chocs de l’irrévocable . Entre le thriller, la romance, il y a des vérités qui vont éclater comme des ballons de baudruche.

Ce roman vagues océanes est un plongeon dans une contemporanéité. Dans la prononciation des destinées. Captivant et la signature d’un auteur confirmé.

A lire en front de mer ! Publié par les majeures éditions Le Poisson Volant.